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Pourquoi certains coachs brisent encore des jeunes joueurs

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Joueur de football amateur déçu sur le banc de touche
📸 Crédit : Brigade du Foot — reproduction autorisée avec mention de la source (brigadedufoot.com).

Quand certains choix de coach brisent la motivation des jeunes joueurs

Dans le football amateur, on parle souvent de passion, de plaisir, de formation. Mais quand on tourne la caméra et qu’on la place du côté des joueurs, la réalité change parfois. Elle devient plus dure, plus silencieuse, plus lourde. Parce que même si une immense majorité d’éducateurs font un travail incroyable, il reste une petite partie – quelques pourcents seulement – qui suffit pourtant à toucher des centaines de jeunes chaque saison.

Ce n’est pas une question de système, de schéma tactique ou de niveau. C’est une question d’humain. Une question de cohérence. Une question de respect. Et quand un jeune se donne à fond, qu’il fait tous les efforts possibles, et qu’il finit malgré tout sur le banc sans explication, l’impact est immense.

Le joueur qui fait tout bien… et qui ne joue presque jamais

Tout le monde connaît cette histoire. Un jeune de 17, 18 ou 19 ans, présent à chaque entraînement. Il arrive tôt, repart tard, écoute tout, respecte tout. Il ne sort pas la veille du match alors que tous ses amis font la fête. Il refuse un petit boulot le samedi parce qu’il est convoqué. Il fait parfois deux heures de route pour être à l’heure, pour être prêt, pour montrer qu’il mérite sa place.

Et puis, le week-end arrive. Le tableau tombe. Son nom apparaît dans la liste… mais tout en bas. Remplaçant. Encore. Toujours. À sa place, un joueur qui vient une fois sur trois, qui n’est même pas au bon poste, mais qui bénéficie d’une certaine proximité avec le coach. Le vestiaire le voit. Les coéquipiers le voient. Lui aussi le voit. Et pourtant, il ne dit rien. Il encaisse.

Le banc qui dure, qui refroidit, qui use

On pense que le plus difficile dans le football, c’est de mal jouer. En réalité, le plus difficile, c’est de ne même pas avoir l’occasion d’essayer. De ne jamais être vu. De ne jamais être considéré.

Le jeune s’échauffe une première fois. Rien. Puis une deuxième. Toujours rien. On l’envoie derrière les cages, seul, pour continuer à trottiner. Les minutes tournent. 45e. 60e. 75e. Son équipe mène largement au score. Le match semble idéal pour donner du temps de jeu. Pourtant, il reste assis, casque sur les oreilles, à espérer un signe.

Puis arrive la 89e minute. Le coach l’appelle enfin. Pas pour lui faire confiance, non. Mais pour lui donner symboliquement une poignée de secondes. Et souvent avec cette phrase qui fait plus mal qu’un tacle :

“Je te fais rentrer, je te donne un peu de temps de jeu.”

Quelques secondes plus tard, le match est terminé. Sa frustration, elle, ne fait que commencer.

Les mots que les joueurs n’osent pas dire

Dans les vestiaires, les jeunes se confient entre eux. Voici ce qu’on entend trop souvent :

  • “J’ai l’impression qu’il me teste juste pour me casser.”
  • “Je travaille pour lui montrer, mais il ne regarde jamais.”
  • “Il préfère un joueur qui parle bien plutôt qu’un joueur qui bosse bien.”
  • “Je me donne tellement que j’ai peur d’aimer le foot plus qu’il m’aime.”
  • “Ce n’est pas le foot qui me dégoûte. C’est la manière dont on me traite.”

Ce ne sont pas des plaintes. Ce ne sont pas des excuses. Ce sont des constats. Des ressentis. Des cicatrices invisibles.

Pourquoi certains coachs agissent ainsi ?

La plupart des éducateurs sont passionnés, investis, bienveillants. Mais il reste une minorité qui confond autorité et pouvoir. Certains s’attachent à “leurs” joueurs, quoi qu’ils fassent. D’autres privilégient l’affect plutôt que le travail. D’autres encore utilisent le banc comme moyen de pression ou comme punition silencieuse.

Et tant que l’équipe gagne, personne ne réagit. Les dirigeants regardent le classement, pas le moral des joueurs. Les parents ne voient que le résultat du week-end. Pourtant, les dégâts sont bien réels.

Un jeune qu’on éteint à 18 ans… ne revient jamais à 25. Il quitte le foot, il quitte le club, parfois même il quitte le sport. Et on se retrouve à se demander pourquoi tant de jeunes stoppent leur passion en pleine adolescence.

Pourquoi les clubs ne disent rien ?

Parce que tant qu’il n’y a pas de vagues, tout semble aller. Parce que tant que les scores sont bons, les méthodes ne sont pas remises en question. Parce que certains pensent encore que “le foot, c’est comme ça”.

Non. Le foot amateur, ce n’est pas “comme ça”.
Le foot amateur, c’est un endroit où on devrait se sentir exister, progresser, rêver.
Un endroit où on grandit. Pas où on se brise.

Une réalité qu’on ne peut plus ignorer

Un coach peut transformer un jeune, lui donner confiance, lui transmettre une passion pour la vie. Mais il peut aussi, parfois sans même s’en rendre compte, éteindre cette lumière en quelques semaines.

Il suffit d’un silence.
D’un choix injuste.
D’une 89e minute sans sens.
D’un mot de trop.
Ou d’un mot qui n’arrive jamais.

Et quand un joueur lâche, on dit souvent :
“Il n’avait pas le mental.”
En réalité, si.
Il avait le mental.
Ce qu’il n’avait pas… c’est un adulte capable de l’accompagner correctement.

Ce que chacun peut faire

Personne ne demande perfection ou science infuse.
Juste un minimum d’équité, de pédagogie, de communication, d’humanité.
Rappeler qu’en amateur, on joue pour aimer. Pas pour souffrir.
Chaque jeune qui reste, chaque jeune qui sourit, chaque jeune qui s’accroche, c’est une victoire immense.

Votre avis

Avez-vous déjà vécu ce type de situation ?
Avez-vous déjà vu un jeune perdre confiance à cause d’un traitement injuste ?
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Partagez votre expérience pour que chacun comprenne mieux ce que vivent certains joueurs.