Comment apprendre à jouer des 2 pieds au football (6-10 ans) – Guide complet »
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Comment apprendre à jouer des 2 pieds au football (6–10 ans) | Guide complet
Sur un U9 un mercredi pluvieux, Lila déclenche du gauche. Le ballon ne file pas en lucarne, mais tout son banc se lève : c’est son “mauvais” pied, celui qu’elle évitait. Trois semaines plus tôt, elle n’osait pas. Aujourd’hui, elle tente. C’est là que commence l’ambidextrie chez l’enfant : pas dans la frappe parfaite, mais dans l’autorisation d’essayer. Ce guide propose une méthode solide, testée sur le terrain, pour apprendre aux 6–10 ans à utiliser leurs deux pieds sans pression. Tu y trouveras des étapes simples, des routines brèves, des repères d’éducateur, et de quoi rassurer les parents : on cherche la régularité, pas la perfection.

Pourquoi c’est important
À cet âge, le cerveau grandit vite, les automatismes se forment. Si on nourrit seulement le pied “confort”, l’enfant fige une habitude qui sera coûteuse à inverser plus tard. En travaillant des deux côtés tôt, on développe la symétrie motrice, on réduit les pertes de temps (“je remets sur mon bon pied”) et on ouvre le jeu : dribble des deux côtés, frappe ou centre quel que soit l’angle, choix plus libre sous pression. L’ambidextrie, ici, ce n’est pas un “plus” de futur pro : c’est le b.a.-ba d’un football serein et créatif.
- Dribbler à droite ou à gauche sans être bloqué
- Frapper ou centrer quel que soit le côté
- Gagner du temps face au pressing
- Surprendre les défenseurs
Ce que ça développe
- Meilleure coordination motrice
- Plus de confiance dans les gestes
- Moins de blessures liées à la dominance
- Vision de jeu plus fluide
Concrètement : un enfant “deux pieds” lève plus la tête, anticipe plus vite, garde une solution quand l’espace se ferme. Ses appuis deviennent plus souples, son corps moins crispé. Côté éducateur, on observe souvent un gain d’attention : varier les pieds oblige à se concentrer sur l’information (où est l’adversaire, où est l’espace ?) plus que sur le confort.
Les 4 étapes d’apprentissage (avec vidéos)
On déroule une progression en 3 mois. Chaque étape tient en formats courts (15–20 minutes), répétables, ludiques. Le secret : peu mais souvent.
1️⃣ Semaines 1–2 : Connexion cerveau-pied
Objectif : apprivoiser le pied “oublié” sans balle perdue ni stress. On amorce l’équilibre et la coordination fine.
- Jeux d’équilibre (un pied/yeux fermés, lignes au sol)
- Ballon de baudruche (touches alternées pied fort/faible)
- Slalom lent autour de cônes (sans chronomètre)
2️⃣ Semaines 3–6 : Passes au mur
Le mur ne triche pas. On mesure la progression à l’oreille et au rebond. Les séries courtes évitent la fatigue et ancrent le geste juste.
- 10 passes pied fort, 10 pied faible (3 séries)
- Cible à la craie : viser le centre puis réduire la zone
- Contrôle orienté du pied opposé avant la passe
3️⃣ Mois 2 : Règle des 50/50
On installe la symétrie en jeu réduit : moitié du temps à droite, moitié à gauche. On joue avec des bonus, on rend la contrainte joyeuse.
- Rondes : passe pied faible obligatoire toutes les 2 passes
- 3v3 : bonus si la frappe vient du pied faible
- Petits jeux chronométrés pour varier le rythme
4️⃣ Mois 3+ : Situations de match
Transférer l’habitude au réel. On alterne micro-contraintes et phases libres pour éviter la crispation.
- Jeu du pied interdit (3 minutes : pied fort interdit)
- Ateliers tirs pied faible (angles et distances variés)
- Centres des deux côtés, finition pied opposé
Témoignage & retour terrain (vidéo)
Quand on associe les parents au projet, la progression s’accélère. Clarifier le rôle de chacun et le sens des “petits exos à la maison” apaise les attentes et valorise les efforts. Un retour terrain utile pour cadrer la relation parent-éducateur :
Progressions par âge
6–7 ans : Découverte
Le mot d’ordre : curiosité. On varie les situations, on ritualise de courtes réussites (“aujourd’hui j’ose du gauche”). On accepte l’imperfection joyeuse : l’enfant construit ses repères.
8–9 ans : Structuration
On précise les consignes, on mesure des micro-objectifs : nombre de passes au pied faible dans la ronde, nombre de centres pied opposé en 3v3. On garde des temps de jeu libre.
10 ans : Application
On bascule dans l’intention : choix du pied selon l’angle et la pression, enchaînements contrôle-frappe pied opposé, centres des deux côtés. On filme parfois un exercice pour montrer la progression : très motivant.
Mini-séquence type d’entraînement
- Créer la connexion cerveau-pied (2 semaines)
- Travailler les fondamentaux (4 semaines)
- Appliquer la règle des 50/50 (dès le 2ᵉ mois)
- Intégrer en situation de match (3ᵉ mois)
Durée : 3 à 4 séances de 15–20 min par semaine.
L’avis des coachs
“Un joueur à deux pieds, c’est un joueur libre.”
— Coach Malik, U9 FC Valama
“À 10 ans, on ne cherche pas la perfection, on cherche la régularité.”
— Coach Élodie, AS Belcodène
FAQ
Quelle différence entre pied faible et pied fort ?
Le pied fort est celui avec lequel l’enfant se sent naturellement à l’aise. Le pied faible demande un apprentissage progressif et bienveillant, sans moquerie ni pression.
Comment motiver un enfant à utiliser son pied faible ?
Par le jeu : défis courts, points bonus au pied faible, mini-concours. Valorisez la tentative, pas seulement la réussite. Voir le planning complet (PDF).
Combien de temps pour maîtriser les deux pieds ?
Environ 3 mois pour être à l’aise, 6 à 9 mois pour une vraie fluidité, à condition d’être régulier.
Le futsal aide-t-il ?
Oui. L’espace réduit et la vitesse du jeu obligent à utiliser les deux pieds. Idéal pour accélérer l’apprentissage naturellement.
Quels exercices simples à la maison ?
Passes au mur alternées, dribbles autour d’objets, jonglage au ballon de baudruche, petits tirs des deux pieds à courte distance (10 min par jour).
Sources & références
- Fédération Française de Football – Foot Animation
- INSEP – Apprentissage moteur & coordination
- FIFA Grassroots – Programme de développement

Conclusion
Former un enfant à jouer des deux pieds, c’est lui apprendre à ne pas s’excuser de tenter. On ne fabrique pas un robot ambidextre ; on fait grandir un joueur qui regarde le jeu, choisit son geste et accepte l’imperfection en route. Avec une progression courte, joyeuse et régulière, chaque séance devient une petite victoire. Et le jour où l’enfant déclenche du “mauvais” pied sans y penser, tu sais que la graine a pris.
Imprimable • 3 séances/semaine • 15–20 minutes • testé par nos éducateurs
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brigadedufoot.com – Le foot amateur à hauteur d’enfant