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Foot féminin amateur : réalité, passion et précarité

Coach de foot féminin amateur sur un terrain, citation inspirante sur les difficultés du foot féminin amateur
« On parle souvent de nos résultats… mais rarement des douches froides et de tout ce qu’on fait pour juste avoir le droit de jouer. »
« On parle souvent de nos résultats… mais rarement des douches froides, des terrains partagés, et de tout ce qu’on fait pour juste avoir le droit de jouer. »
— Claire, coach d’une équipe féminine U15

Foot féminin amateur : réalité, passion et précarité

Le foot féminin amateur en France est porté par la passion, mais freiné par le manque de moyens. Entre bénévoles épuisés,
joueuses non professionnelles qui financent leurs propres maillots, et inégalités persistantes dans le football, ce sport reste un combat.
Plongée dans un univers méconnu : celui des clubs amateurs féminins, là où tout commence.

Pourquoi le foot féminin amateur est encore en difficulté ?

Sur le papier, les chiffres impressionnent : plus de 250 000 licenciées recensées en 2025, contre 83 000 en 2013 (source : FFF).
Une croissance de plus de 200 %, reflet d’une vraie dynamique. Mais la réalité des clubs féminins, c’est une autre histoire :
manque de terrains, absence d’arbitres, budgets divisés par dix par rapport aux équipes masculines.

Le saviez-vous ?

Selon le Ministère des Sports, le budget moyen d’un club amateur féminin est inférieur à 15 000 € par an,
contre près de 120 000 € pour un club masculin régional. Moins de 30 % disposent d’un vestiaire dédié.
Pourtant, ces clubs accueillent des centaines de jeunes joueuses chaque semaine.

Joueuses de foot féminin amateur rassemblées autour de leur éducatrice, ambiance humaine et motivante
Le vrai foot du samedi matin : sourire, rosée, entraide, et ce besoin simple de jouer.

Les joueuses non professionnelles cumulent études, travail et entraînements. Beaucoup payent leur propre équipement.
Certaines se changent encore dans leur voiture. Pourtant, chaque week-end, elles reviennent.
Parce que ce sport les relie, leur apprend la solidarité et la confiance.

Quels soutiens existent réellement ?

Face à cette précarité, les institutions ont lancé plusieurs plans d’action.
La FFF a déployé son programme “Toutes Foot”,
tandis que certaines régions créent des dotations locales.
L’État subventionne la formation d’éducatrices via les CREPS et encourage la création de sections féminines dans les collèges.

Chiffres clés du foot féminin amateur (FFF 2025)
  • +190 % de croissance en dix ans
  • 4 000 clubs accueillent des joueuses féminines
  • 1 200 éducatrices diplômées actives dans les structures locales

Mais sur le terrain, ces dispositifs restent inégaux. Beaucoup de clubs peinent à boucler leur budget et dépendent encore des dons privés ou municipaux.
Le financement du sport féminin reste fragile : peu de sponsors, et une visibilité médiatique quasi inexistante
pour le football amateur féminin.

Témoignages de joueuses et d’éducatrices

Les mots des acteurs du terrain sont souvent plus forts que les chiffres.
« On ne veut pas des privilèges, juste des conditions normales », résume Sarah, 17 ans, joueuse en R2.
Pour elle, chaque match est une récompense : “Après les devoirs, après le boulot du samedi, on met les crampons.
C’est notre moment à nous.”

Deux jeunes joueuses en duel lors d’un plateau U13-U15, parents et bénévoles en arrière-plan
Plateau U13–U15 : l’école du jeu et de la vie. Oser, rater, recommencer.

Des éducatrices en première ligne

Pour les éducatrices, c’est une vocation.
« Quand une fille me dit qu’elle veut devenir entraîneuse, je sais que j’ai gagné quelque chose », confie Céline, coach U15F à Lyon.
Ces femmes tiennent leurs sections à bout de bras, souvent bénévoles, parfois sans terrain fixe.
Elles incarnent la passion pure du football : celle qui forme avant de juger.

Programmes et soutiens existants
  • Plan de féminisation FFF : structuration et accompagnement des clubs.
  • Foot à l’école : initiation au football mixte dès le primaire.
  • “Toutes Foot” : 2 000 projets financés depuis 2022.

Malgré tout, la route reste longue. Beaucoup de clubs vivent grâce à la ténacité de quelques bénévoles, sans quoi tout s’effondrerait.

Les inégalités dans le football : un frein à la reconnaissance

Le foot féminin amateur illustre une inégalité structurelle du sport français.
Entre infrastructures vieillissantes, temps de jeu réduits, et dotations moindres,
les joueuses non professionnelles doivent constamment prouver leur légitimité.
Le contraste est d’autant plus frappant qu’en parallèle, les sélections féminines nationales brillent en compétition.

Le saviez-vous ?

En 2025, seules 5 % des subventions locales allouées au sport concernent les disciplines féminines.
La part du football féminin dans les budgets municipaux reste inférieure à 1 % (source : rapport Sénat 2024).

Le vestiaire : lieu d’apprentissage et d’émancipation

On sous-estime la force du vestiaire.
C’est là que naissent les amitiés, la confiance et les valeurs.
Les éducateurs le savent : un bon vestiaire, c’est la moitié d’une saison réussie.
Les filles y trouvent leur voix, leur place, leur fierté.
C’est ici que le football cesse d’être un simple sport et devient une école de vie.

Comment soutenir le foot féminin amateur ?

Le soutien passe par de petites actions, mais réelles :

  • Partager les résultats des clubs féminins sur les réseaux
  • Faire du bénévolat dans une équipe locale
  • Offrir du matériel ou aider à la logistique
  • Encourager les jeunes filles à s’inscrire

Sur Brigade du Foot, on le répète souvent :
le foot amateur, c’est la base du vrai foot.
Et le foot féminin en est la plus belle illustration.

Conclusion : un futur qui se joue maintenant

Le futur du football français dépendra de la capacité à donner aux filles les mêmes chances qu’aux garçons.
Sur ces terrains municipaux où les crampons se mêlent à la rosée, des générations entières de joueuses apprennent la persévérance.
Plus que des résultats, elles demandent simplement de la considération.

Au fond, elles ne demandent rien d’autre qu’un ballon, un sourire et un terrain à leur taille.

FAQ — Questions fréquentes

Pourquoi le foot féminin amateur reste-t-il fragile ?
Les clubs manquent de moyens, de créneaux et de visibilité médiatique. Les éducateurs agissent souvent bénévolement.
Comment financer les équipes féminines ?
Grâce aux aides locales, aux programmes FFF (“Toutes Foot”) et aux partenariats privés.
Qu’apporte le foot aux jeunes filles ?
Confiance, discipline, travail collectif, respect de soi et des autres. C’est un formidable outil éducatif.
Comment aider concrètement un club féminin ?
Bénévolat, don de matériel, partage sur les réseaux, relais d’informations auprès des mairies et sponsors locaux.