Le Dribble au foot oui mais pourquoi
LE DRIBBLE, MAIS POURQUOI ?
Une plongée dans l’essence du geste technique le plus fascinant du football — version terrain, concrète et utile
Le dribble. Sur le banc, ça déclenche des “oh !”, sur le bord du terrain ça fait grincer des dents, et dans le vestiaire ça alimente les débats. Geste simple à l’œil, mais gavé d’intentions : tempo, espace, duel, risque assumé. Pourquoi un joueur choisit de dribbler au lieu de passer ? Qu’est-ce que ça apporte vraiment au collectif ? Et surtout, comment l’enseigner aux jeunes pour qu’ils dribblent mieux, pas plus ?
COMPRENDRE LE DRIBBLE : BIEN AU-DELÀ D’UN GESTE TECHNIQUE
On ne dribble pas pour décorer le match. On dribble pour créer un avantage. Le dribble est un **outil tactique** : fixer, attirer, ouvrir, casser des lignes. Le bon dribbleur lit le jeu comme un milieu qui scanne : où est la faille, qui va sortir sur moi, quelle porte s’ouvre si j’embarque un défenseur ?
Trois raisons majeures d’y recourir, côté vestiaire :
- Créer du déséquilibre défensif — tu attires un joueur, parfois deux. Derrière toi, un intervalle s’ouvre. Le “une-deux” devient possible, la frappe aussi.
- Gagner du temps et maîtriser le tempo — un dribble de conservation calme le pressing, permet aux autres de remonter, de se réorganiser. Le ballon respire, l’équipe aussi.
- Progresser quand la passe est impossible — zone bouchée ? couloir saturé ? Ton dribble, c’est le pied-de-biche qui débloque une porte.
“Un bon dribbleur crée de la liberté dans le jeu. Dribblez mieux, pas plus.”

- Casser les lignes : éliminer un rideau défensif par passe ou dribble pour atteindre l’espace entre lignes.
- Fixer : attirer un ou plusieurs défenseurs sur soi pour libérer un coéquipier.
- Nasse : zone où tu es enfermé par plusieurs adversaires ; le dribble te sert à t’en extraire.
QU’EN PENSENT LES GRANDS ENTRAÎNEURS ?
Au très haut niveau comme en R1, l’idée est la même : le dribble n’est pas un show, c’est un **outil**. Ancelotti parle de décisions forcées chez l’adversaire, Luis Enrique de l’art qui sert le collectif, Antonetti du temps qu’on “gagne” en semblant en perdre. Même chanson, accents différents.
LES JOUEURS PARLENT : POURQUOI J’AI DRIBBLÉ
On dribble parce qu’on a un avantage : vitesse, premier pas, protection de balle, ou simplement parce que la lecture dit “vas-y”. Mbappé le fait pour créer ou finir, Vinícius pour déséquilibrer quand personne d’autre ne peut, Pedri pour ouvrir une meilleure passe en deux touches. La vérité ? Jamais gratuit.
Comment dribbler un contre-un (Foot Détermination) : 12 techniques essentielles à montrer aux jeunes.
LE DRIBBLE CHEZ LES JEUNES : COMMENT L’ENSEIGNER ?
À l’entraînement, on ne “vend” pas des gestes YouTube, on construit des situations. Le dribble doit apprendre à lire, choisir, assumer. L’objectif : intention claire + exécution simple.
Comment bien dribbler au foot — simple et efficace : un bon support pour U11 à U17.
Principes fondamentaux
- Maîtrise du ballon d’abord — touches variées, deux pieds, vitesses différentes.
- Conscience du contexte — pourquoi je dribble maintenant ? où est l’espace ? qui je libère ?
- Équilibre et stabilité — appuis, hanche, changement de rythme : corps prêt à enchaîner.
- Gestion de l’espace — éviter l’angle mort, s’offrir 1 mètre d’air pour la suite.
Trois exercices pratiques
Exercice 1 : La « Maison aux Quatre Portes »
Objectif : maîtrise + changements de direction. Organisation : carré 10×10 m, cônes aux coins, passages en changeant de direction. Progression : défenseur passif → actif. Bénéfice : contrôle, équilibre, protection.
Exercice 2 : Le « Circuit du Dribbleur »
Objectif : technique + décision. Organisation : slalom, zone de duel, choix dribbler/passer. Variantes : temps limité, défenseurs multiples. Bénéfice : transposition match, lecture pendant l’action.
Exercice 3 : La « Chasse au Trésor »
Objectif : dribble en mouvement sous pression. Organisation : 30×20 m, atteindre une ligne « trésor », revenir sans se faire toucher. Variantes : pied faible, une touche après crochet. Bénéfice : initiative, audace, plaisir.
CONSEILS POUR LES PARENTS
- Autorisez l’erreur — tenter, perdre un ballon, recommencer : c’est le chemin.
- Ambidextrie — 5 minutes de pied faible à la maison, sans pression, c’est de l’or.
- Regarder-analyser — “Pourquoi ce dribble ? Était-ce le bon moment ?”
- Efficacité > spectacle — un petit décalage à 50 cm, c’est déjà un dribble utile.

VIDÉOS UTILES POUR APPROFONDIR
Sélection FR, formats pédagogiques, applicables dès l’entraînement.
Apprendre à dribbler : 11 dribbles progressifs pour tous niveaux.
CONCLUSION : LE DRIBBLE, C’EST INTELLIGENT
Le dribble, c’est un choix. Quand tu le fais au bon moment, tu renverses un duel, un couloir, parfois un match. L’idée est simple : l’avantage collectif. Fixer pour libérer. Calmer pour respirer. Percer pour finir. Le dribble n’est pas un concours de figures, c’est une arme qui respecte le jeu.
Dribblez mieux, pas plus. Et si la porte est fermée, ouvre-la proprement.
FAQ — Le dribble au football
Le dribble est-il “égoïste” ?
Non, pas par nature. Il devient égoïste s’il n’améliore pas la position de l’équipe. Le bon dribble sert un objectif clair : déséquilibrer, temporiser, progresser.
À quel âge enseigner le dribble ?
Dès les plus jeunes catégories via des situations ludiques (motricité, conduite de balle, changements de direction). Puis on renforce la lecture du jeu et le duel.
Comment évaluer un “bon” dribble ?
Par son intention et ses effets : a-t-il créé de l’espace, du temps, une supériorité ou une situation de finition ? Si oui, c’était le bon choix.