U17 – U19 : le dilemme entre football et vie personnelle
Sommaire
- La tyrannie du calendrier scolaire
- Le job étudiant : entre nécessité et sacrifice
- Les copines : un nouveau centre de gravité
- La fête, rite de passage incompris
- Le fossé incompréhensible avec certains coachs
- La concurrence déloyale des « tout-terrain »
- Des clubs qui commencent à s’adapter
- Et après ? La génération perdue du foot amateur
- FAQ
- Conclusion
Quand le foot devient un casse-tête : le dilemme des 17-19 ans entre terrain et vie réelle

Ils ont grandi avec un ballon aux pieds, rêvé de victoires et vibré à chaque match. Mais entre 17 et 19 ans, pour beaucoup de jeunes footballeurs, la passion se heurte brutalement à la réalité.
« Si t’es pas là, tu joues pas ! »
— Damien, 18 ans, joueur en Régional 1
La tyrannie du calendrier scolaire
À cet âge, la vie devient une course contre-la-montre. Bac, prépa, BTS, première année de fac : tout s’accumule. Et au moment où les études réclament plus, le foot aussi demande davantage. Trois entraînements par semaine, un match, parfois des déplacements longs. Huit à dix heures hebdo consacrées au ballon.
Marc Lebrun, entraîneur U19 en Nouvelle-Aquitaine :
« Sur un effectif de 22 joueurs, j’en perds 6 ou 7 dans l’année. Pas par manque d’envie, mais parce qu’ils n’arrivent plus à tenir le rythme. »

Le job étudiant : entre nécessité et sacrifice
À 18 ans, beaucoup découvrent que jouer coûte cher. Licence à 250€, crampons à renouveler, déplacements en voiture. Certains n’ont pas d’autre choix que de travailler le weekend.
« Je bosse le samedi… mais ça veut dire que je rate les matchs. »
— Yanis, 19 ans, District

Kevin, éducateur dans les Hauts-de-France :
« J’ai des joueurs qui bossent chez McDo, dans des entrepôts, le weekend. Ils arrivent crevés le lundi. Mais pour eux, c’est ça ou arrêter le foot. »
Les copines : un nouveau centre de gravité
À 17-19 ans, l’amour entre en jeu. Entre préparation du match le vendredi, rencontre le samedi ou dimanche, récupération le soir… difficile de concilier couple et football.

« Tu préfères ton ballon ou moi ? »
— Thomas, 18 ans
Comme le rappelle Sophie, psychologue du sport :
« À cet âge, l’appartenance au groupe social est fondamentale. Le foot peut devenir source d’isolement si le jeune a l’impression de rater sa vie sociale. »
La fête, rite de passage incompris
Entre les soirées d’anniversaire et les festivals, les jeunes vivent cette période comme une liberté retrouvée. Mais les footballeurs amateurs doivent dire non à beaucoup de sorties.
« Mes potes sortent, moi je pars à 22h parce que j’ai match. »
— Matteo, 17 ans
Le fossé incompréhensible avec certains coachs
Beaucoup d’entraîneurs ne comprennent pas ce que vivent les jeunes. Leur génération disait : « De mon temps, on trouvait le temps. »
Mais aujourd’hui, études plus longues, coût de la vie et sollicitations font que ce temps n’existe plus.
La concurrence déloyale des « tout-terrain »
Ceux qui n’ont pas la pression scolaire sont toujours présents. Et cela crée des frustrations chez ceux qui doivent jongler avec les études.
Antoine, 18 ans :
« Dans mon équipe, y’a trois gars en CAP. Ils sont là à chaque entraînement. Moi, avec ma prépa, j’arrive plus tard… et je perds ma place. »
Des clubs qui commencent à s’adapter
Heureusement, certains clubs innovent. Horaires décalés, crédits d’absence, partenariats avec les universités.
Exemple : le FC Chartres qui autorise 4 absences justifiées par mois, et a divisé par deux ses abandons U19.
Et après ? La génération perdue du foot amateur
Beaucoup arrêtent à 18-19 ans et le regrettent.
Julien, ancien U19 : « J’ai arrêté à 19 ans. Aujourd’hui, à 28 ans, je regrette. »
FAQ
Pourquoi tant de jeunes arrêtent-ils ?
Parce que les contraintes (école, travail, vie sociale, amour) deviennent trop lourdes.
Les clubs peuvent-ils s’adapter ?
Oui, via crédits d’absence, soutien scolaire, horaires flexibles.
Un entraînement raté, est-ce grave ?
Pas si le dialogue avec le coach est régulier.
Que peuvent faire les familles ?
Soutenir, dialoguer, et valoriser l’équilibre études-foot.
Conclusion
La solution n’est pas unique. Elle exige des entraîneurs plus souples, des parents attentifs, des clubs ouverts et une société qui reconnaît la valeur du sport amateur.
Ces jeunes veulent jouer sans sacrifier leur avenir. Est-ce trop demander ?